MARCUS KING: El Dorado (2020)
Sur son dernier album, le jeune guitariste a recouru aux services de trois compositeurs professionnels et a enregistré au célèbre studio de Nashville Easy Eye Sound. Il est surprenant que Marcus King ne se soit pas plus impliqué dans la création musicale mais le résultat est à la hauteur et les bons morceaux ne manquent pas. La ballade country-soul « Young man’s dream » est enveloppée d’une belle pedal steel guitar. Marcus propose ensuite un blues rapide et poisseux sur un rythme rock avec un solo efficace (« The well ») et un slow gorgé de soul avec un solo bluesy (« Wild flowers and wine »). « One day she’s here » sonne très funky seventies, sans doute à cause des arrangements de cordes. Les années 70 transparaissent encore à travers deux titres : « Sweet Mariona » (une ballade mélodique et mélancolique avec une pedal steel aérienne) et « Beautiful stranger » (un slow langoureux teinté de soul). Il ne faut pas oublier « Too much whiskey » (un morceau country syncopé à la Waylon Jennings qui rappelle par moments le « Trudy » de Charlie Daniels) et « No pain » (un slow planant avec une guitare débordante de feeling). Ce disque diffuse donc une bonne ambiance aux accents seventies (les nombreux arrangements de cordes ont leur part de responsabilité) parsemée des interventions délicates de Marcus qui semble quand même un peu avare de guitare. C’est sûr, l’ombre de Warren Haynes n’a pas plané sur cet « El Dorado ». Marcus désire peut-être s’affranchir de son maître et aussi… de lui-même, le Marcus King des débuts. En attendant, le plaisir que procure cette réalisation est indéniable.
Olivier Aubry